Démarrage du projet d’assainissement du Grand Nokoué : Cotonou respire enfin propreté

La phase active du projet de salubrité et de gestion des déchets dans le Grand Nokoué est déjà une réalité. A l’instar des Communes d’Abomey-Calavi, de Porto-Novo, de Ouidah et de Sèmè-Podji concernées, la métropole économique du Bénin fait également ses toilettes. Un tour sur le terrain nous a permis de constater de visu la métamorphose que subie la ville en matière de salubrité.

La ville de Cotonou était autrefois réputée par une insalubrité hors normes et un taux de pollution des plus élevé. Impossible d’emprunter une artère de la métropole économique du Bénin sans risque d’inhaler une odeur fétide avec ses conséquences. Des tas d’ordures, des eaux de ruissellement, des caniveaux à ciel ouvert, des animaux domestiques en divagation et autres symptômes d’une ville malade jonchent les quartiers. Pour corriger le tir, le gouvernement a initié le projet d’assainissement du Grand Nokoué. Depuis le démarrage des activités de la Société de gestion des déchets et de la salubrité (Sgds) commise par l’Exécutif pour assainir les Communes du Grand Nokoué, Cotonou retrouve sa beauté. La ville change de visage petitement. C’est le cas du 1er et du 10ème arrondissement et plus précisément aux quartiers Dandji et Zogbo. Il sonnait 22h le samedi 11 janvier 2020 quand notre équipe de reportage est arrivée sur les lieux. Comme l’accoutumée, les samedis nuits, l’équipe de Paulin Kingbèwé tient sa petite réunion avant le démarrage du travail. Mais un peu plus tôt, c’était le contrôle de présence. La présence des ouvriers est vérifiée à base d’un cahier. 22h15 ! Le tricycle chargé de convoyer le matériel de travail : perle, balaies, plos, brouettes, lampadaires, casques, s’immobilise. Chaque ouvrier se précipite pour se servir. 22h35! Le top est donné par le chef d’équipe. Le groupe de 31 ouvriers s’éclate en binôme ou en trinôme, selon le cas en différente direction. Ils sont tous habillés en combinaison de couleur verte sur laquelle on pouvait lire : Société de gestion des déchets de salubrité du Grand Nokoué (Sgds). Dans le lot, il y a ceux qui balaient et ceux qui ramassent les tas d’ordures et le sable réunis. Etienne Kouton et Augustin Tokpo eux, sont des balayeurs. Ils n’ont pas de temps pour se prêter à nos questions à cause de la tâche qui les attendent. N’empêche ! On a pu quand même leur arracher quelques mots. « Je suis en train de balayer. J’ai démarré à 22h30 », a lâché l’un d’entre eux très afféré. A la question de savoir les types de matériels qu’ils utilisent, un autre a déclaré : « le grand balais, le blouson, la pelle ». Un autre que nous avons rencontré un peu plus loin, nous a confié qu’il balaie les voies et les trottoirs. Il ramasse les sables et les ordures. « Les tricycles viennent les ramasser pour les déposer aux lieux indiqués pour que les voies soient propres », a-t-il déclaré. De Zogbo, nous nous sommes rendu sur le pavé passant par le Collège d’enseignement général de Kouhounou-Vèdoko. A ce niveau, Léonie Adjadja s’attelait. Elle s’occupait du désensablement. « Quand ils balaient, moi je ramasse. La tâche à accomplir est énorme surtout pour celle d’hier. Nous avons travaillé jusqu’à 9 heures avant de rentrer à la maison. Il y avait assez de sable sur la chaussée. Par exemple aujourd’hui, j’ai eu du mal à me réveiller. Ce n’est qu’à la tombée de la nuit que je me suis réveillée. Le travail est trop exigent », a-t-elle confié, dépassée par les évènements. En réalité, si dame Léonie se plaint de la fatigue, c’est  à cause de la rigueur imprimée au travail. C’est ce qu’a expliqué le superviseur de l’équipe rencontré sur le terrain. Du nom de Paulin Kingbèwé, il supervise le secteur 10 plus précisément le lot 13. A l’en croire, le balayage doit se faire tous les jours de la semaine sauf le dimanche. « Il n’y a pas d’amusement dans ce travail surtout mon lot à moi. C’est normal que ceux qui n’ont pas l’habitude de faire ce travail, aient des difficultés», a-t-il laissé entendre.

Marquage à la culotte

Le travail est très organisé. A la question de savoir comment il s’y prend, le superviseur Paulin Kingbèwé, a fait remarquer que le boulot commence à 22h. « Je classe les ouvriers, les balayeurs ainsi que les ramasseurs en même temps. On finit normalement à 7h. Je suis sur le terrain avec eux. Je ne dors même pas. Je suis tout le temps avec eux pourvu que le travail aille bien puisque les ouvriers abandonnent, si tu les laisses, ils dorment. Donc, tu es obligé à chaque fois de faire le gendarme derrière eux. Il y a d’autres qui travaillent bien et quand tu leur donnes la tâche, tu peux même te reposer. Ils vont le faire très bien », a-t-il expliqué. Il est à rappeler que le secteur 10 plus précisément le lot 13, regroupe 4 quartiers. Il s’agit de Sètovi, Kouhounou, Midédji et Sainte Rita. Tout comme dans le 10ème arrondissement, la même organisation est suivie à Akpakpa-Dandji mais avec une autre équipe. Les abords des rails jouxtant la route Cotonou-Porto-Novo sont nettoyés par les agents qui travaillent de jours comme de nuit.

Des citoyens apprécient

Le projet de modernisation de la gestion des déchets solides et ménagers du Grand Nokoué a démarré le 18 décembre 2019 par la composante salubrité. Elle prend en compte le désensablement, le désherbage et le piquetage dans les Communes du Grand Nokoué. Des actions sont déjà visibles dans les différentes villes concernées dont Cotonou. Rencontrés, des citoyens livrent leurs impressions.

Olivier  Hézoun : « Tout a changé »

« Sans mentir, c’est un bon travail que j’ai tellement apprécié parce que quand je passais dans ces quartiers, c’était des quartiers toujours sales.Mais à voir leur travail, tout est propre et on ne sent même pas que c’est un quartier qui était jadis rempli de sachets. Maintenant, tout a changé. C’est une initiative que moi j’apprécie tellement. C’est très bon. C’est pour le développement de notre pays. Cela permet aux populations de Cotonou de vivre mieux et d’être en bonne santé ».

Basile Sogan : « Ce qu’il reste, c’est comment faire pour éviter que les sachets abondent les rues »

« J’ai vu les agents de la Société de gestion et de la salubrité (Sgds) mettre au propre la ville. Dans leurs combinaisons de couleur verte, ils s’affairent à balayer les rues et les trottoirs, à désherber et à brûler les mauvaises herbes. Ils travaillent très bien et c’est une très bonne chose. Ce sont nos villes qui en sortiront grandies. Je passe par ce canal pour les encourager à continuer dans ce sens. Je dis également un grand merci au président Patrice Talon pour sa vision. Ce qu’il reste, c’est comment faire pour éviter que les sachets abondent les rues, puisque cela prend de l’ampleur au jour le jour ».

Hermann Adjaka : « De plus en plus, tout est propre »

« Je suis vraiment comblé par ce que je vois chaque jour. Autrefois, nos villes étaient vraiment sales. Mais de plus en plus, tout est propre. Tout cela nous permet de bien nous porter. C’est également une excellente leçon que l’actuel gouvernement nous donne parce que jamais on a vu pareille chose. Le président Patrice Talon et tous ceux qui travaillent avec lui sont à  féliciter ».

Aristide Djègui : « La Sgds fait du bon boulot »

« La Société de gestion des déchets et de la salubrité (Sgds) fait du bon travail. Nos villes se modernisent grâce aux travaux que ces agents effectuent au quotidien. C’est une initiative que j’apprécie énormément. Je voudrais que cela se perpétue et se fasse également dans les autres Communes du Bénin. C’est notre pays le Bénin qui en sortira grandi ».

Boris Adegni : « Nos villes changent progressivement de visage »

« Je suis vraiment content de ce qui se fait dans nos villes en matière de salubrité. Les agents travaillent et nettoient nos différentes artères. Nos villes changent progressivement de visage. A cette allure, nous allons égaler bientôt les grands pays comme le Ghana. Je leur souhaite du courage et que cette initiative se pérennise et se renforce davantage ».

Wassi Abdoulaye : « Nos villes sont nettoyées au quotidien »

« J’apprécie le travail de la Sgds. Ses agents rendent un énorme service au pays. C’est une initiative qu’il faut encourager. Nos villes sont nettoyées au quotidien. Quand vous rentrez les soirs, déjà vous les voyiez avec leurs matériels en train de faire le travail de nettoyage. C’est une bonne chose ».